Article paru dans Le Monde 2016 par Pauline Janicot sur le projet Konekti 2 maisons connectées à Bezannes.
La métropole de Reims teste l’habitat évolutif
Villes en mue. Si la zone d’aménagement concertée (ZAC) de Bezannes (Marne) et ses 172 hectares est d’abord un centre d’affaires, près de 1 500 logements sont aussi prévus. Parmi ces derniers, le bailleur social Plurial Novilia tente un projet innovant.
A quelques kilomètres au sud de Reims, la zone d’aménagement concertée (ZAC) de Bezannes (Marne) et ses 172 hectares est d’abord un centre d’affaires. Des sièges sociaux d’entreprises (Rédeim, Cristal Union…) et une clinique privée doivent rejoindre, d’ici à 2018, les 50 000 mètres carrés de bureaux déjà sortis de terre. Près de 1 500 logements sont aussi prévus. Parmi ces derniers, le bailleur social Plurial Novilia tente un projet innovant.
Certes, pour le moment, nous n’en sommes qu’au stade de l’expérimentation, mais si les deux maisons séduisent, elles devraient faire des petits. Alors, de quoi s’agit-il ? La première, dénommée « 2+1 », pourra accueillir un couple de seniors dont l’un souffre d’une pathologie. Le logement de plain-pied bénéficie d’une circulation facilitée (avec de larges espaces), des équipements destinés à prévenir les chutes (barre d’appui…) ou à les détecter et toute une installation domotique, qui permettra de connecter la maison à la future clinique. Une pièce indépendante (« +1 ») permet aussi d’accueillir une personne supplémentaire.
« Nous souhaitons ainsi permettre aux habitants de profiter des dernières technologies pour favoriser leur maintien à domicile », explique Alain Nicole, directeur général de Plurial Novilia, qui a aussi, dans ses cartons, des logements qui permettent la colocation entre personnes âgées.
Des gadgets inutiles qui alourdiraient la facture ? « Non, assure l’architecte Bruno Rollet, qui a conçu les deux maisons. Notre cahier des charges consistait justement à inventer des logements sociaux de demain, à des coûts raisonnables, en travaillant avec des industriels locaux. Le coût de construction ne dépasse pas 1 500 euros le mètre carré. »
Juste à côté, la maison « 5+1 » a été conçue pour une famille nombreuse. Sa disposition peut être repensée en fonction de l’évolution de la cellule familiale. Elle dispose aussi d’une pièce indépendante destinée, par exemple, à installer l’aîné étudiant ou un futur locataire lors du départ des enfants.
Ces maisons prototypes, destinées à la location, seront livrées fin 2017. Non loin, une cinquantaine de logements sociaux vont aussi être construits par le même cabinet d’architecte. « L’objectif est, là encore, de concevoir des habitations peu onéreuses et peu énergivores », précise M. Rollet. Et ainsi limiter les dépenses de leurs occupants.